Historique du hockey

Historique du hockey

L’historique du hockey constitue un sujet qui a déjà donné lieu à une littérature abondante. Des documents irréfutables attestent que ce sport ou plutôt cet exercice était connu dès la Haute-Antiquité, sous un aspect ressemblant étrangement à celui qu’il offre actuellement. C’est ainsi que dans la Vallée du Nil, à Beni Hassan sur une sépulture, à Athènes sur les murs de l’enceinte de Thémistocle, on a découvert des fresques représentant des scènes de ce jeu où la balle est mise en mouvement à l’aide du « bully » ou engagement, tel qu’on le fait actuellement. La seule différence notable est dans la tenue des crosses qui étaient plutôt des batons dont la courbure est dirigée vers le sol, comme actuellement pour l’exécution d’un revers.

On présume fortement que le hockey figurait au programme des Jeux pythiques et qu’il aurait eu ensuite la faveur des Romains, concurremment à la perse, berceau du polo. Le polo, de « pulu-ball » en tibétain est nettement d’origine asiatique et le hockey en serait issu, car le polo se pratiquait à cheval ou à pied. C’était le Tchougan ou chicane, la chicane ayant désigné par la suite l’arceau en fer, où, dans le Mail, on devait faire passer la balle. L’instrument était un maillet. Le Tchougan dont a parlé Chardin dans son « voyage en Perse » fait l’objet d’un conte des « Mille et une Nuits ». Les Phéniciens, les Croisés ensuite, lorsqu’ils le découvrirent dans l’Empire byzantin, en auraient été les exportateurs. L’Europe nordique a sans doute pris d’abord le relais de cette lancée antique. Le Hurley en Irlande était connu des premiers Celtes, puis apparurent le Shinty en Ecosse, le Bandy en Angleterre, le Kolven en Hollande. Shakespeare évoque le bandy dans « Roméo et Juliette ». Certains de ces jeux de crosse furent aussi pratiqués sur la glace.

Au 12ème siècle, en Angleterre, on trouve trace du caman, nom gaélique signifiant bâton, puis du commock et enfin du hocky dont des scènes sont reproduites sur des vitraux aux cathédrales de Canterbury et Gloucester. Un édit d’Edouard III en 1349 stipule l’interdiction d’y jouer dans les rues.

Le mot hockey pourrait être une contraction de commoke, mais on pense aussi qu’il est tiré de « hook », crochet en anglais, ou même de « hocket », houlette de berger, en vieux français. Qu’il y eut influence anglaise ou non, il est un fait qu’un engouement très vif se manifesta en France au Moyen-Age pour la crosse, ainsi que s’appelait le jeu. Comme on le lit dans un ouvrage de Jusserand (1901), la crosse était très populaire dans les villages et parmi le clergé.

Dans ce jeu, on chassait une balle ordinairement en bois vers un trou ou un but constitué par des piquets. Le jeu était excessivement brutal et même sanglant, à tel point que l’expression « se crosser » signifiait se quereller. Les responsables de blessures bénéficiaient en général de la plus grande indulgence. Il existait une corporation de fabricants de crosses, ce qui s’est exprimé par des enluminures, estampes, tapisseries, oeuvres d’art. Une burette, d’origine française assure-t-on, sur laquelle est gravée une scène de crosse, figure au musée de Copenhague.

La crosse donne naissance au criquet dont s’inspirèrent, paraît-il, les Anglais ; au mail, devenu le croquet.

En France, la crosse s’appela ensuite le gouret. On y jouait beaucoup en Bretagne.

On pratique encore, dans la région de Maubeuge, la choulette ou soulette (mots dérivés de la soule, ancêtre du football). Il s’agit là d’une ancienne forme du golf. Ce jeu se déroule dans les pâtures où sont installés des piquets représentant les buts. On joue toujours dans dans le Sud algérien à la Koura, ainsi que l’a rapporté la romancière Myriam Harry. On chasse une balle avec des branches d’arbustes taillées grossièrement. Enfin on a découvert le holani en Anatolie, joué à l’aide d’une longue canne munie d’une spatule. Le sport américain actuel appelé « Lacrosse » ne ressemble en rien au hockey. Il se joue en l’air avec de grandes raquettes triangulaires.

Les Anglais codifièrent le hockey en 1875. Le premier club formé fut Blackheath de Londres en 1861. En 1890 eut lieu le premier Oxford-Cambridge. En Allemagne, on pratiqua d’abord à Hambourg en 1898 sur l’initiative d’étudiants anglais.

En France, le hockey fut lancé en 1897 par E.P. Denny, directeur de l’Anglo-Saxon School de Paris. Peu après des équipes étaient formées au Racing Club de France, au Stande Français, au S.C.U.F., au C.A.I. Des institutions scolaires aidèrent aussi au développement du hockey en France : Ecole Alsacienne, Louis le Grand, Ecole de l’Ile de France. On jouait beaucoup au « carré » du Luxembourg. Il y eut d’ailleurs un club Paris-Luxembourg. Puis vinrent les clubs lyonnais et lillois, et le Brittany Hockey Club, formé par des Anglais à Dinard. Le premier championnat de France eut lieu en 1899, le premier match international en 1906 contre l’ Angleterre.

La Fédération française fut fondée en 1920, la Fédération internationale en 1924 sur l’ initiative de la France. Elle regroupe maintenant 57 pays membres appartenant aux cinq parties du monde.